Une salariée se tranche un doigt au travail, la justice condamne son employeur

Par M.K.
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Son employeur a été jugé à Rennes, ce 20 novembre.
Son employeur a été jugé à Rennes, ce 20 novembre.Adobe Stock

En Bretagne, une machine avait sectionné le doigt d’une salariée. Le tribunal de Rennes a rendu son verdict ce lundi 20 novembre.

L’affaire commence le 18 mars 2021, à l'usine Charcuteries cuisinées de Plélan-le-Grand, qui appartenait alors à Fleury Michon, ayant depuis été cédée. Une jeune femme de 25 ans, en CDD, tentait de débourrer une machine à broyer le jambon. Elle a vu son doigt tranché par l’appareil, rapporte Ouest-France.

Une machine d’occasion datant de... 1996

Deux ans et demi plus tard, son employeur a été jugé à Rennes, ce 20 novembre. Il était accusé de blessures involontaires, mise à disposition d'un équipement de travail non conforme et absence de formation à cet outil. À la suite de l’accident, la salariée concernée a dû subir une greffe afin de réimplanter la phalange tranchée. D’après le média local, en mai 2022, un an et deux mois plus tard, un médecin légiste lui avait prescrit une ITT de 120 jours, en raison de ses séquelles de mobilité et de son trouble post-traumatique.

À l’audience, elle a déclaré : «Je ne peux plus travailler dans le froid car mon doigt devient bleu et je souffre encore aujourd'hui pour certains gestes, par exemple quand je me maquille. Et quand j'entends le bruit d'une meuleuse ou d'une machine à découper, j'ai des nœuds au ventre. »

70.000 euros d’amende

De son côté, l’inspection du travail avait relevé des manquements aux règles de sécurité : sur cette machine d’occasion de 1996, aucune signalétique ne prévenait du danger encouru. Or, il a été remarqué que les lames de la broyeuse continuaient de tourner même après l’extinction de l’interrupteur.

En définitive, le dirigeant du groupe a reconnu la responsabilité de l’entreprise. Il a notamment raconté avoir installé une grille de protection après un premier incident datant de 2018 et cela n’a pu empêcher cela. La société a été condamnée à 70.000 euros d’amende, dont 50.000 pour les blessures involontaires et le reste, quant aux infractions aux règles de sécurité. Cela correspond aux réquisitions du ministère public.

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