Recrutement : et si les seniors étaient la solution à la pénurie de main-d'œuvre ?

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La plateforme d'emploi a sondé plus de 1000 salariés et 400 dirigeants.
La plateforme d'emploi a sondé plus de 1000 salariés et 400 dirigeants.Adobe

Le report de l'âge de départ à la retraite, qui ne trouve pas de consensus, met en lumière le vivier de séniors sans emploi.

Près de 80% des dirigeants aimeraient garder leurs salariés au-delà de l'âge légal de départ en retraite et un collaborateur sur trois souhaite continuer à travailler après, d'après les chiffres révélés par Indeed. La plateforme d'emploi a sondé plus de 1000 salariés et 400 dirigeants pour connaître leurs positions sur les seniors en entreprise. Et surprise, les résultats prouvent que nombre d'entre eux aspirent à travailler plus longtemps.

Or, en termes de travail des seniors, la France se place largement derrière ses voisins européens avec un taux d'emploi de 56,8% des 55-64 ans au deuxième trimestre 2022 contre 64,4% au Royaume-Uni, 73,7% en Allemagne et 62,9% comme moyenne des pays de l'OCDE. Selon la Dares, seuls 35,5% des 60-64 ans français poursuivent leur carrière.

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Changement de mentalité

Pour Alexandre Judes, économiste du Hiring Lab d'Indeed, cette situation est imputable à l'âge de départ à la retraite, plus bas en France que dans la plupart des pays européens. «Cela représente une perte de production pour l'économie et de cotisations pour le système de protection sociale, qui doit de surcroît verser plus de prestations», pointe-t-il. Toutefois, outre la réforme des retraites, il avertit qu'il faudra opérer un changement de mentalité vis-à-vis des seniors dans les sociétés «pour éviter que les plus de 60 ans ne se retrouvent au chômage ou en préretraite».

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En effet, côté entreprises, le bât blesse. Parmi les dirigeants consultés, uniquement 60% indiquent avoir l'intention de recruter quelqu'un de plus de 45 ans dans les prochains mois, et 18% confessent n'en avoir jamais embauché jusqu'à présent. De plus, 26% confient également qu'à CV équivalents, ils privilégieraient un candidat de moins de 45 ans. Cela semble en définitive contradictoire avec les quelque 70% qui estiment que les plus de 45 ans ne sont justement pas assez valorisés dans le monde professionnel français.

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